Pauline Julier

Les films de Pauline Julier sont une façon de déconstruire la contemplation pour la remplacer par des suites d’interrogations. Ce n’est pas qu’il ne faut plus filmer la Nature, refuser de la contempler, mais l’urgence est ailleurs : il faut réapprendre à la regarder.

date de sortie 05.10.2022

Le sujet de Way Beyond, c’est une quête des profondeurs : la conception d’un futur collisionneur circulaire, lequel par un processus de pelage des différents couches de la nature, nous donnera des informations physique sur les origines du monde, sur les processus de formation de la Vie. On peut se dire qu’il est bien tard, alors que l’on s’inquiète de la disparition du vivant, de vouloir en connaître les origines, mais sans doute ces deux mouvement (l’appréhension d’une fin, un savoir sur le commencement) se croisent-ils en nous et se renseignent les uns les autres : c’est parce qu’il y a soudain la réalité une fin possible, un danger, que la question de l’origine refait surface. C’est parce que les choses ne vont plus de soi, qu’il faut peler la nature jusqu’au noyau. 
Philippe Azoury

Yverdon-les-Bains

Ce film est celui d’une série de prises de voix. Celle de Bruno Latour qui marque notre passage dans une nouvelle ère, non encore actée officiellement, qu’il appelle Anthropocène où il apparaît que le terme de Nature, auquel Latour préfère souvent celui de Gaïa, recouvre aujourd’hui tout à la fois une éthique, une politique, une conception des sciences et une théologie. 
La seconde prise de parole vient de l’anthropologue Philippe Descola. Lequel replace l’acte de voir, de regarder dans l’axe de la connaissances : nous ne regardons qu’au travers des questions que nous nous posons déjà : « On ne voit que ce que l’on a appris à regarder ». D’où l’urgence de proposer des oeuvres, écrits, installations, films, qui façonnent un entendement différent quant à notre rapport à la Nature. Les films de Pauline Julier sont une façon de déconstruire la contemplation pour la remplacer par des suites d’interrogations.
Philippe Azoury

Genève

28.09.22 - 19:00, Les Cinémas du Grütli
En présence de Pauline Julier, modération Delphine Jeanneret (HEAD)

Lausanne

02.10.22 - 12:30, Cinéma CityClub
suivie d’une rencontre avec Pauline Julier, l’anthropologue Nastassja Martin et le metteur en scène Philippe Quesne animée par Eric Vautrin, en partenariat avec le Théâtre Vidy-Lausanne

Follow the water nous transporte en hiver 2021, dans le désert d’Atacama, au Chili. Autour d’une des plus grandes mines de lithium au monde, plusieurs protagonistes racontent leur attachement à ce territoire. S'entrechoquent l'engagement d'une indigène pour les droits de l'eau, les doutes des scientifiques en exploration du désert comme analogue à la planète Mars, la croyance des industriels, les spectres de la colonisation et les récits des nouveaux explorateurs. La quête des traces de la vie dans l'univers creuse celle de l'équipe du film, vertigineuse et absurde. Les voix s'emmêlent et les discours s'enrayent. Le paysage aride et sec du désert se confond bientôt avec celui de la planète rouge et de ses délires raisonnées. Telle une boule de cristal, Mars apparaît comme le début et la fin du temps.
30 septembre - 2 octobre 2022, Cinéma Plaza, en collaboration avec la Fondation Plaza

Swiss Art Awards 2021 (LAUREATE).
Cercate Ortensia se présente comme une oraison à la disparition, à la perte et aux désastres, mais aussi une ode à la résistance et à la liberté. A travers un montage d’une grande force évocatrice, Pauline Julier construit par strates au moyen d’archives personnelles ou empruntées, une réflexion critique sur nos champs de perception et notre relation à l’environnement. Dans ce conte, la désorientation spatiale et temporelle, le souffle, l’air, le feu et les braises deviennent des outils philosophiques pour démultiplier les perspectives. Le film nous emmène dans un récit dont le lyrisme et les tonalités, tels les hortensias, s’altèrent au contact des éléments qui les entourent.
Anne-Julie Raccoursier (Swiss Federal Art Commission)

Deux rencontre exceptionnelles avec Nastassja Martin
Nastassja Martin est anthropologue, diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales de Paris, spécialiste des populations arctiques. Elle est l’autrice notamment de Croire aux fauves et de A l’Est des rêves – réponses even aux crises systémiques, deux ouvrages dans lesquelles elle interroge comment des contextes rendent possibles des relations renouvelées aux croyances, aux confiances et au vivant tout en réfléchissant sa propre présence comme anthropologue et comme femme dans des mondes instables.

En partenariat avec le Théâtre Vidy-Lausanne

Genève

01.10.22 - 18:00, le Plaza
en parallèle aux installations cinéma de Pauline Julier au Plaza, rencontre avec la cinéaste et l’anthropologue Nastassja Martin animée par Eric Vautrin

Lausanne

02.10.22 - 12:30, Cinéma CityClub
suite à la projection de Naturales Historiae, rencontre avec Pauline Julier, l’anthropologue Nastassja Martin et le metteur en scène Philippe Quesne animée par Eric Vautrin