IN OUR DAY (우리의 하루)
Deux conversations en alternance à Séoul : une ancienne actrice est sollicitée par une débutante tandis qu’un vieux poète reçoit un admirateur. Les deux vedettes esquivent les questions existentielles de leur interlocuteur, la première songe à sa récente reconversion et le second bataille avec son sevrage d’alcool et de tabac.
Lausanne
Suisse romande
« Jouer à chifoumi, observer une plante grandir, savourer seul une cigarette en buvant un verre de whisky… De nos jours est plus que jamais attentif aux infinitésimaux ravissements de la vie. Depuis deux films donc, HSS nous dit qu’il ne voit plus rien (le flou d’In Water), et pourquoi il ne voit plus rien (l’impossibilité à arrêter ce qui l’empoisonne). Bouleversant, et sublime. »
Bruno Deruisseau, Un Hong Sangsoo aussi drôle que bouleversant, Les Inrockuptibles
« Le maître coréen Hong Sangsoo est de retour avec un De nos jours… typiquement délicieux. Un film pour les adeptes du minimalisme décroissant, ou ceux qui y aspirent.
Une poignée d’acteurs dans deux-trois décors quotidiens, des dialogues à profusion et un peu d’alcool, il tient son nouveau film. Pourtant, on peut désormais affirmer qu’en une trentaine depuis 1996, ce Coréen a bâti une des œuvres les plus originales, cohérentes et essentielles du 7e art. Les habitués se réjouiront forcément de ce De nos jours… proposé en distribution huit mois après In Water. Mais tous les autres devraient essayer au moins une fois. Pour voir si d’aventure ça ne serait pas plus intéressant que Mission: Impossible 8 ou autres F1. Pour nous, l’affaire est entendue: c’est oui. »
Norbert Creutz, La vie avec philosophie selon Hong Sangsoo, Le Temps
« Presque un huis clos, si l’on excepte un plan de la fin. Et en réalité un double huis clos, puisque le film met (et monte) en parallèle deux conversations qui prennent place à Séoul. Dans l’une, une actrice prodigue des conseils à une débutante. Dans l’autre, un poète reçoit la visite d’un admirateur. La trame est simple, la structure élégante par son côté épuré rappelant les haïkus, avec deux récits qui se renvoient l’un à l’autre et forment une sorte de boucle invisible. »
Pascal Gavillet, Tribune de Genève
« On dit qu’il tourne au moins deux films par an, et c’est vrai. On dit aussi que ses personnages passent beaucoup de temps attablés, occupés à manger un peu, à boire beaucoup, et ce n’est pas faux… Ces faits avérés, le cinéaste coréen reste l’un des plus ambitieux du monde, non par ses budgets, qui ne cessent de diminuer (il fait presque tout lui-même, musique comprise), mais par sa hauteur de vue. À travers des conversations banales en apparence, il prolonge et enrichit, de film en film, une réflexion sur le sens de l’existence, que chacun peut s’approprier ou confronter à la sienne, car les idées et les arguments se bousculent, contradictoires, formulés par des protagonistes de tous âges.
La singularité de De nos jours… réside dans le parallèle entre deux histoires qui ne se croisent pas. Un vieux poète, adulé, à son propre étonnement, par quelques étudiants, reçoit dans son appartement un jeune admirateur, qui semble attendre de lui un mode d’emploi de la vie… À l’autre bout de Séoul, une actrice ayant renoncé à faire carrière, installée chez une amie fidèle, est, elle aussi, questionnée par une aspirante comédienne sur ce métier en partie abandonné. »
Louis Guichard, Un irrésistible conte moral, Télérama