Sister distribution

Pauline Julier

Les films de Pauline Julier sont une façon de déconstruire la contemplation pour la remplacer par des suites d’interrogations. Ce n’est pas qu’il ne faut plus filmer la Nature, refuser de la contempler, mais l’urgence est ailleurs : il faut réapprendre à la regarder.

Ce film est celui d’une série de prises de voix. Celle de Bruno Latour qui marque notre passage dans une nouvelle ère, non encore actée officiellement, qu’il appelle Anthropocène où il apparaît que le terme de Nature, auquel Latour préfère souvent celui de Gaïa, recouvre aujourd’hui tout à la fois une éthique, une politique, une conception des sciences et une théologie.  La seconde prise de parole vient de l’anthropologue Philippe Descola. Lequel replace l’acte de voir, de regarder dans l’axe de la connaissances : nous ne regardons qu’au travers des questions que nous nous posons déjà : « On ne voit que ce que l’on a appris à regarder ». D’où l’urgence de proposer des oeuvres, écrits, installations, films, qui façonnent un entendement différent quant à notre rapport à la Nature. Les films de Pauline Julier sont une façon de déconstruire la contemplation pour la remplacer par des suites d’interrogations. Philippe Azoury

Genève

16.04.24 - 18:15, Fonction : cinéma
En présence de Pauline Julier, séance organisée par le Laboratoire du visuel, le département de géographie et environnement et les Activités culturelles de l'Université de Genève.

Follow the water nous transporte en hiver 2021, dans le désert d’Atacama, au Chili. Autour d’une des plus grandes mines de lithium au monde, plusieurs protagonistes racontent leur attachement à ce territoire. S'entrechoquent l'engagement d'une indigène pour les droits de l'eau, les doutes des scientifiques en exploration du désert comme analogue à la planète Mars, la croyance des industriels, les spectres de la colonisation et les récits des nouveaux explorateurs. La quête des traces de la vie dans l'univers creuse celle de l'équipe du film, vertigineuse et absurde. Les voix s'emmêlent et les discours s'enrayent. Le paysage aride et sec du désert se confond bientôt avec celui de la planète rouge et de ses délires raisonnées. Telle une boule de cristal, Mars apparaît comme le début et la fin du temps.

Genève

09.04.24 - 19:00, Le Commun (Rue des Vieux-Grenadiers 10)
En présence de Pauline Julier - 1000écologies, un projet d'Utopiana

La Manufacture d’idées

23.08.23 - 20:00, Hurigny
Dialogue entre Donna Haraway et la réalisatrice Pauline Julier, à l'issue du film Follow the water qui nous plonge au coeur d'un territoire menacé par l'extractivisme ultralibéral et les dominations coloniales, sous couvert de recherches scientifiques et d'exploration spatiale. @La Manufacture d'idées

Le sujet de Way Beyond, c’est une quête des profondeurs : la conception d’un futur collisionneur circulaire, lequel par un processus de pelage des différents couches de la nature, nous donnera des informations physique sur les origines du monde, sur les processus de formation de la Vie. On peut se dire qu’il est bien tard, alors que l’on s’inquiète de la disparition du vivant, de vouloir en connaître les origines, mais sans doute ces deux mouvement (l’appréhension d’une fin, un savoir sur le commencement) se croisent-ils en nous et se renseignent les uns les autres : c’est parce qu’il y a soudain la réalité une fin possible, un danger, que la question de l’origine refait surface. C’est parce que les choses ne vont plus de soi, qu’il faut peler la nature jusqu’au noyau.  Philippe Azoury

Lausanne

18.01.24 - 18:00, Mudac - Plateforme 10
Space is the place Alors que Pauline Julier présente « La vie sur Mars » au Théâtre Vidy-Lausanne, le mudac s’associe à son exploration particulière du cosmos, entre récits, rituels, sciences, fictions et images.

Swiss Art Awards 2021 (LAUREATE). Cercate Ortensia se présente comme une oraison à la disparition, à la perte et aux désastres, mais aussi une ode à la résistance et à la liberté. A travers un montage d’une grande force évocatrice, Pauline Julier construit par strates au moyen d’archives personnelles ou empruntées, une réflexion critique sur nos champs de perception et notre relation à l’environnement. Dans ce conte, la désorientation spatiale et temporelle, le souffle, l’air, le feu et les braises deviennent des outils philosophiques pour démultiplier les perspectives. Le film nous emmène dans un récit dont le lyrisme et les tonalités, tels les hortensias, s’altèrent au contact des éléments qui les entourent. Anne-Julie Raccoursier (Swiss Federal Art Commission)