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OUI

un film de Nadav Lapid
France, Israël - 2025 - 149'

Israël au lendemain du 7 octobre. Y., musicien de jazz précaire, et sa femme Jasmine, danseuse, donnent leur art, leur âme et leur corps aux plus offrants, apportent plaisir et consolation à leur pays qui saigne. Bientôt, Y. se voit confier une mission de la plus haute importance : mettre en musique un nouvel hymne national.

Suisse romande

22.10.2025, Sortie
En présence de Nadav Lapid

« #Cannes2025 "OUI" (Nadav Lapid). Le film définitif sur l'après 7 octobre. Une fiction stroboscopique, avec une idée par séquence et une énergie diffuse qui transforme le film en essai philosophique explosif. Bien sûr, qu'il aurait mérité la compétition. Mais il a ainsi cassé la baraque en Quinzaine. Par l'un des plus grands cinéastes actuels. » **Pascal Gavillet, @PascalGavillet

« Comment faire du cinéma sous le fascisme, sous l’horreur ? La question n’est pas théorique ou historique mais urgente, surtout pour un cinéaste israélien filmant son pays, après le 7 Octobre, responsable de l’anéantissement de Gaza et du massacre de ses habitants. "J’ai fait un film dans le pays de l’ennemi, qui est ce que mon pays est devenu", déclarait Lapid lors de la première projection à la Quinzaine des cinéastes.

Pour un réalisateur aussi ambitieux et en pleine possession de ses moyens que Lapid, auteur de quatre précédents longs métrages s’attaquant déjà violemment au nationalisme et au devenir autoritaire de son pays (Synonymes, ours d’or à Berlin en 2019, Le Genou d’Ahed, prix du jury à Cannes en 2021), la question de la possibilité d’un film sous le fascisme, tourné parmi les méchants, est une question de mise en scène, de solutions formelles à une situation hostile, irréconciliable. Son cinéma habitué aux morceaux de bravoure esthétiques et politiques n’était sans doute jamais allé aussi loin dans la rébellion survoltée qu‘avec ce film volontairement rebutant, épuisant, jusqu‘au-boutiste et pas dénué de courage.

Qu’un tel étalage de virtuosité, qui en deux heures et demie nous aura autant échaudés que refroidis pour nous laisser totalement exsangues, n’ait pas obtenu sa place en compétition officielle laisse planer un désagréable soupçon de lâcheté sur le Festival. A l’heure où les voix dissidentes israéliennes sont inaudibles, une charge venue de l’intérieur contre les errances d’une société ultra-violente et assoiffée de vengeance aurait pu réaffirmer le fameux rôle de veilleur du cinéma, si souvent revendiqué en ces lieux. (...)

Comment être Israélien aujourd’hui ? Le film se termine sur un départ, seule issue sans grand espoir. Les histoires amoureuses dans le film (la menace de séparation avec Yasmin, l’au-revoir renouvelé à l’ex et à l’innocence de l’enfance) valent pour diagnostic historique, de fin d’une histoire et de l’idée d’un pays, et autobiographique, d’adieu de Nadav Lapid à Israël. «Vous êtes durs à aimer», lance Y. à ses compatriotes, dans un film important qui en ceci leur ressemble. »

Luc Chessel et Elisabeth Franck-Dumas, Libération

Avec Ariel Bronz, Efrat Dor, Naama Preis, Alexey Serebryakov