« Pacifiction est un film ahurissant, un grand paquebot à la dérive sur un océan de rêves obscurs, un magma de fictions grouillantes, reparti injustement bredouille de Cannes tout en étant le seul à braver l'inconnu, ce territoire de cinéma à la fois réel et fantasmé que Chris Marker aurait appelé un "dépays". »
— Mathieu Macheret, Les Cahiers du Cinéma
« Si Pacifiction est un hymne à l’ambiguïté, cela ne concerne pas seulement les relations entre les personnages, et celles entre les personnages et l’environnement. Le film d’Albert Serra est un hymne à l’ambiguïté cinématographique, car c’est au niveau de la dramaturgie que la narration se plaît à s’égarer sur les plages de l’ambiguïté. »
— Giuseppe Di Salvatore, Filmexplorer
« ATTENTION, CHEF D'OEUVRE ! Immense cinéaste, le Catalan Albert Serra signe avec Pacifiction un sixième long-métrage qui aurait dû lui valoir la Palme d’or à Cannes, tant il brille par sa singularité, tel un diamant noir. »
— Vincent Adatte, Raphaël Chevalley, LQJ
« Pourquoi Pacifiction est le plus grand film de l’année. »
— Théo Ribeton, Les Inrockuptibles
« Jadis un peu poseur lorsqu’il se disait grand réinventeur du cinéma, l’Espagnol Albert Serra a véritablement fait sensation, à Cannes au printemps puis dans les salles cet hiver, avec un film-déambulation qui va au-delà de la narration pour suivre à Tahiti les errances d’un haut-commissaire de la République française (sidérant Benoît Magimel) confronté au spectre d’une possible réactivation des essais nucléaires. Réalisé à l’aide de trois caméras poussant les acteurs et actrices à lâcher prise lors de longues séquences tournées dans la durée, Pacifiction est un film organique et hypnotique prouvant que de nouvelles formes cinématographiques peuvent encore être inventées. »
— Stéphane Gobbo, Le Temps
« Pacifiction, choc à Cannes et métrage de la consécration pour Albert Serra. Le film, impossible à définir ou à résumer, a fait chavirer Cannes au printemps dernier. Des séquences à couper le souffle avec un immense Benoît Magimel.»
— Pascal Gavillet, Tribune de Genève
« Le cinéaste accompagne ici les déambulations quotidiennes du haut-commissaire entre réceptions et visites officielles, réunions professionnelles et rencontres informelles. A l’aise en toutes circonstances, à un cocktail littéraire comme dans un night club interlope, De Roller excelle dans ces interactions sociales en apparence cordiales et superficielles, où l’essentiel reste toujours sous-entendu ou évoqué à demi-mot. Benoît Magimel prête son charisme cabossé à ce dandy déphasé en costume croisé, chemise à motifs et lunettes fumées, dont les dialogues sont en partie improvisés. Charmeur et roublard, le comédien livre une performance qui entérine son récent retour en grâce sur le grand écran. »
— Mathieu Loewer, Le Courrier
« Nul, sans doute, n'incarne mieux l'esprit du film que Shannah (Pahoa Mahagafanau), figure d'homme-femme issue d'une tradition de l'île, celle des Māhū, mais personnage très actif et très contemporain. Cette présence queer cristallise de manière vivante et riche de séductions comme de mystère, le processus même qui rend tout le film si vivant, si troublant.
Le septième long métrage d'Albert Serra incarne en effet à merveille le «trouble dans le genre». Lorsque la philosophe et activiste Judith Butlerdonnait ce titre à l'ouvrage fondateur de la théorie queer, elle ne pensait évidemment pas aux genres cinématographiques, mais il n'y a aucun abus à y étendre ce qui remettait en question les appartenances ou les assignations sexuées des individus.
Si Pacifiction est en effet un grand film queer, c'est très au-delà des seules questions de genre ou de sexualité, et en n'accordant aucune centralité à des sujets LGBT+: par le trouble essentiel qu'il instille dans les perceptions du monde. »
— Jean-Michel Frodon, Slate
« Véritable expérience cinématographique, ce film envoûte autant qu’il déconcerte. Sublime, Benoît Magimel trouve ici un rôle rare qui lui permet de briller comme jamais auparavant. Du cinéma qui prend des risques, c’est rare! »
— Olivier Wyser, La Liberté
« Vous en sortirez totalement fasciné. » - Pierre Murat
« Le film m’a aimanté de façon irrépressible. Magimel est magistral, dément. » - Charlotte Lipinska « Jean-Pierre Mocky filmé par Michael Mann. » - Nicolas Schaller
« Quelque chose de très fort sur le contemporain et il n’est pas du tout solennelle, c’est un film très drôle, très narquois, extrêmement réjouissant tout le temps. » - Jean-Marc Lalanne
— Le masque et la plume, France Inter
« A mesure qu'il s'enfonce dans la nuit, le film se fait de plus en plus chuchoté, susurré, les mots arrachés à la rumeur ambiante, cernés par les bruissements d'une non-indifférente nature, hanté par l'électro lancinante et minimaliste des clubs privés où les corps disponibles (des serveurs bodybuildés en slip, une Djette mixant torse nu) ne dont que se tourner autour. »
— Mathieu Macheret, Les Cahiers du Cinéma
« Albert Serra navigue délibérément en eaux troubles. Pacifiction déploie un récit trouble et distendu, conjuguant la noirceur étouffante d’un thriller paranoïaque au prosaïsme d’une chronique haute en couleur sur la vie politique de l’archipel tahitien, avec son lot de négociations administratives, de discussions de comptoir et de conversations badines autour d’un cocktail. « _C’est bizarre tout ç_a » confie, sourire aux lèvres, l’hôtesse Shannah (Pahoa Mahagafanau) à De Roller, dans le hall d’accueil d’un hôtel dont la quiétude apparente dissimule quelque chose de beaucoup plus inquiétant. »
— Corentin Lê, Critikat
« Pourrait-on imaginer, in extremis, à l’avant-dernier jour de la compétition officielle cannoise, un film qui renverrait dos à dos tous les autres ? Un film capable, non pas de tout sauver, mais de tout annuler : la course en sac à la palme d’or, les galas au bord du gouffre, les baisses de la fréquentation, la énième mort du cinéma. Comment s’y prendrait-il ? En se détournant de ce que les autres cherchent encore : sujet, dramaturgie, récit, mise en scène ? Profondeur, vraisemblance, engagement, émotion. Puissance. Vieux mots-clefs, qui tiennent plus que jamais le haut du pavé. C’est à une vraie Restauration qu’on assiste, compréhensible réaction de panique cherchant, pour sauver les meubles, à prendre appui sur un plancher bien connu mais pourri. Un tel film, s’il se montrait à la hauteur de la situation, mettrait toutes ses forces à l’aggraver, pour voir à la fin ce qui reste – où on en est, quand tout a explosé. Et il raconterait, au passage, quelque chose des autres films : de leur isolement radical quand ils croient toucher au réel. De l’impuissance du cinéma à être autre chose qu’un fantasme. C’est sa seule chance, depuis toujours. Les fantasmes produisent le monde, et ils peuvent le transformer. Pacifiction est ce film. »
— Luc Chessel, Libération