Sister distribution
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GHOSTLIGHT

un film de Kelly O’Sullivan & Alex Thompson
États-Unis - 2024 - 115'
date de sortie: 23.04.2025

Dan travaille sur des chantiers de voirie à Chicago. Un peu par hasard, et à l’insu de sa famille, il intègre une troupe de théâtre amateur qui met en scène Roméo et Juliette. Peu à peu, la tragédie qui se monte sur scène commence à lui renvoyer le reflet de sa propre vie.

« On désespère souvent du cinéma américain contemporain, trop formaté. Et puis vient un film comme Ghostlight, réalisé par deux inconnu·es (Kelly O’Sullivan et Alex Thompson), sans stars au générique, mais qui se révèle une divine surprise. D’autant plus inattendue que ce long métrage recycle un sujet rebattu: les vertus thérapeutiques de l’art, du théâtre en particulier, argument de nombreuses fictions et documentaires. Sauf qu’il est abordé ici avec une intelligence et une sensibilité rares, qui redonnent du sens à un discours convenu.

Mais il pose surtout un regard pertinent sur les méfaits ordinaires d’une masculinité toxique. Comme la majorité des hommes de sa génération, prisonnier d’une colère sourde qui le ronge, Dan est incapable de reconnaître et d’exprimer ses émotions. C’est pourtant la seule voie de guérison possible, une étape indispensable pour surmonter l’épreuve à laquelle la famille tente de survivre – plus que le procès en cours, qui désignerait un·e coupable dans une affaire où chacun·e porte sa part de responsabilité. Tout cela est amené avec une extrême délicatesse, moins formulé que suggéré. Et si la réparation vient finalement du pardon, ce happy end reste en ­demi-teinte. Il nous renvoie au sens caché du titre, qui s’inscrit sur l’écran au générique de fin: cette «lumière fantôme» désigne les veil­leu­ses de sécurité éclairant les scènes de théâtre. Une lueur d’espoir dans la nuit.»
Mathieu Loewer, Le Courrier

« Ghostlight, la chronique familiale douce-amère qu’il faut découvrir d’urgence
Des acteur·rices inconnu·es mais incroyables (une famille qui joue une famille), dirigé·es par un couple dans la vie, des personnages, du plus petit au plus important, très bien écrits, drôles, émouvants, humains (“Je suis la seule connasse de la bande”, dit Rita). Ghostlight n’en fait jamais trop dans le coup de théâtre, laisse ses protagonistes exister, vivre, exprimer leur joie et leur douleur jusqu’au bout. Que celui ou celle qui ne verse pas une larme et ne rit jamais en voyant ce film sur l’impossibilité du deuil passe son chemin : je ne suis pas sûr d’avoir envie de le ou la connaître. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles

« Une tonalité réaliste très terre-à-terre se colore alors peu à peu par la grâce de cette pièce magique venue d'ailleurs, d'un autre temps. Et comme tout éveil d'une âme par la découverte de la culture, c'est beau à voir; d'autant plus que dans le cas de Dan, cette tragédie classique résonne dans sa propre vie et va exercer un effet cathartique. Rien ne saurait résister au fait de monter ensemble un spectacle, et du coup ses limites: si Hollywood produisait encore ce type de films, sans doute ces cinéastes y seraient-ils déjà. Mais rien que pour le plaisir de constater qu'il y a encore des gens normaux aux États-Unis et pour la délicatesse avec laquelle tout ceci est raconté, Ghostlight mérite d'être découvert. »
Norbert Creutz, Cinefile

« Ghostlight est une ode au théâtre et plus largement à l’art comme un vecteur de reconstruction des âmes alors que la tristesse semblait avoir recouvert de son long manteau tout forme d’espérance. En plein cœur. »
Thierry Chèze, Première

« Le thème du potentiel thérapeutique de l’art – ici, le théâtre, qui consiste en une sorte de dépassement de soi – s’en trouve donc mis en perspective, relayé par une sorte de mise en abyme troublante et paradoxale. L’attachement aux personnages est réel, ceux-ci parviennent même à nous communiquer une autre vision du théâtre. Quant au titre, Ghostlight, il désigne les veilleuses, généralement sur trépied, qui restent allumées au centre des scènes la nuit. Durant le Covid-19, elles sont devenues le symbole de la résistance du spectacle vivant et de leur résilience. Résultat émouvant et sensible pour un film très remarqué à Sundance en 2024. »
Pascal Gavillet, Excellent ★★★★, 24 Heures / Tribune de Genève

« Troisième coréalisation du couple Kelly O’Sullivan - Alex Thompson, Ghostlight rappelle ce cinéma américain indépendant qui au tournant des années 1990-2000 était si fort, avant que des budgets de plus en plus difficiles à boucler, malgré des coûts modestes, ne l’assèchent peu à peu. On est là en terrain connu, dans un cinéma de personnages plus que de mise en scène, avec une approche psychologique subtile, le récit révélant petit à petit le drame qui a poussé Daisy à s’enfermer dans une rage qu’elle peine à contenir, tandis que Dan est devenu une âme errante et que Sharon est totalement désemparée.

C’est alors avec beaucoup de sensibilité et de justesse que Kelly O’Sullivan et Alex Thompson vont amener le récit sur le terrain de la catharsis, Dan apprenant, grâce à la tragédie romantique de Shakespeare, à affronter le drame terrible qui a précipité sa famille au bord de l’implosion. Et ce qui se joue là, avec le théâtre et par extension l’art comme moteur de (sur) vie, est d’autant plus fort que cette famille de fiction est incarnée par une vraie famille.

Cofondateurs à Chicago du Rivendell Theatre Ensemble, Keith Kupferer et Tara Mallen partagent pour la première fois l’affiche avec leur fille, Katherine Mallen Kupferer, venue elle aussi du théâtre. Ghostlight(«lumière fantomatique») emprunte son titre au nom donné aux veilleuses de nuit qui, lorsque les théâtres sont fermés, restent allumées afin que l’obscurité ne soit pas totale, symbolisant d’une certaine manière le pouvoir spirituel de la fiction. On ressort de ce film convaincu qu’en effet, elle permet de mieux vivre les drames de la vie. »
Stéphane Gobbo, Shakespeare pour conjurer la mort, Le Temps

« Avec pudeur et décence, et lorsque les larmes jaillissent, elles semblent curatrices plutôt que destructrices, du drame semble naître l’apaisement, la douloureuse mais bienveillante sensation qu’il n’y aura pas de guérison, que la douleur ne pourra cesser, mais par l’amour et la cohabitation, s’apaiser avec le temps. Ghostlight est bien dans ce judicieux équilibre, entre le poids de l’insoutenable et sa dédramatisation, la lourdeur et l’apesanteur. »
Pierig Leray, le Bonbon nuit

« Cette fiction prend le temps de regarder toutes celles et tous ceux que le cinéma américain ignore. Tous ces écartés d’un rêve frelaté tombant en lambeaux. L’empathie naturelle de ses deux cinéastes, jamais misérabiliste et toujours au niveau de la fierté cabossée de leurs héros·ïne·s, se traduit dans une mise en scène maîtrisant l’ellipse avec pertinence, évitant ainsi à cette tragédie « banale » de s’embourber dans le mélo. »
Xavier Leherpeur, La Septième Obsession

« On devrait parler de tous les comédiens, véritables professionnels qui arrivent à faire croire aux spectateurs qu’ils sont des amateurs jouant dans une petite troupe de quartier alors qu’ils sont super doués. On remarque surtout la grande actrice Dolly de Leon qui a travaillé pour Lav Diaz puis qui décroche un grand rôle dans Sans filtre (Triangle of Sadness), réalisé par Ruben Östlund, Palme d’or du Festival de Cannes 2022. Depuis, Dolly de Leon joue régulièrement au cinéma aux États-Unis, dernièrement, dans Carla et Moi de Nathan Silver et Jackpot ! de Paul Feig. Et puis, il y a les comédiens qui jouent les membres de la famille Mallen-Kupferer. A la ville, Tara Mallen est l’épouse de Keith Kupferer. Katherine Mallen Kupferer est leur fille. Keith Kupferer est incroyable d’émotion et de véracité dans le rôle d’un ouvrier triste qui redécouvre le bonheur en découvrant par hasard le théâtre. Magnifique et émouvant, un grand film, à découvrir d’urgence pour aller mieux. »
Jean-Max Méjean, Il était une fois le cinéma