Sister distribution
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GHOSTLIGHT

un film de Kelly O’Sullivan & Alex Thompson
États-Unis - 2024
date de sortie: 23.04.2025

Dan travaille sur des chantiers de voirie à Chicago. Un peu par hasard, et à l’insu de sa famille, il intègre une troupe de théâtre amateur qui met en scène Roméo et Juliette. Peu à peu, la tragédie qui se monte sur scène commence à lui renvoyer le reflet de sa propre vie.

« Une tonalité réaliste très terre-à-terre se colore alors peu à peu par la grâce de cette pièce magique venue d'ailleurs, d'un autre temps. Et comme tout éveil d'une âme par la découverte de la culture, c'est beau à voir; d'autant plus que dans le cas de Dan, cette tragédie classique résonne dans sa propre vie et va exercer un effet cathartique. Rien ne saurait résister au fait de monter ensemble un spectacle, et du coup ses limites: si Hollywood produisait encore ce type de films, sans doute ces cinéastes y seraient-ils déjà. Mais rien que pour le plaisir de constater qu'il y a encore des gens normaux aux États-Unis et pour la délicatesse avec laquelle tout ceci est raconté, Ghostlight mérite d'être découvert. »
Norbert Creutz, Cinéfile

« Le thème du potentiel thérapeutique de l’art – ici, le théâtre, qui consiste en une sorte de dépassement de soi – s’en trouve donc mis en perspective, relayé par une sorte de mise en abyme troublante et paradoxale. L’attachement aux personnages est réel, ceux-ci parviennent même à nous communiquer une autre vision du théâtre. Quant au titre, Ghostlight, il désigne les veilleuses, généralement sur trépied, qui restent allumées au centre des scènes la nuit. Durant le Covid-19, elles sont devenues le symbole de la résistance du spectacle vivant et de leur résilience. Résultat émouvant et sensible pour un film très remarqué à Sundance en 2024. »
Pascal Gavillet, Excellent ★★★★, 24 Heures / Tribune de Genève

« Troisième coréalisation du couple Kelly O’Sullivan - Alex Thompson, Ghostlight rappelle ce cinéma américain indépendant qui au tournant des années 1990-2000 était si fort, avant que des budgets de plus en plus difficiles à boucler, malgré des coûts modestes, ne l’assèchent peu à peu. On est là en terrain connu, dans un cinéma de personnages plus que de mise en scène, avec une approche psychologique subtile, le récit révélant petit à petit le drame qui a poussé Daisy à s’enfermer dans une rage qu’elle peine à contenir, tandis que Dan est devenu une âme errante et que Sharon est totalement désemparée.

C’est alors avec beaucoup de sensibilité et de justesse que Kelly O’Sullivan et Alex Thompson vont amener le récit sur le terrain de la catharsis, Dan apprenant, grâce à la tragédie romantique de Shakespeare, à affronter le drame terrible qui a précipité sa famille au bord de l’implosion. Et ce qui se joue là, avec le théâtre et par extension l’art comme moteur de (sur) vie, est d’autant plus fort que cette famille de fiction est incarnée par une vraie famille.

Cofondateurs à Chicago du Rivendell Theatre Ensemble, Keith Kupferer et Tara Mallen partagent pour la première fois l’affiche avec leur fille, Katherine Mallen Kupferer, venue elle aussi du théâtre. Ghostlight(«lumière fantomatique») emprunte son titre au nom donné aux veilleuses de nuit qui, lorsque les théâtres sont fermés, restent allumées afin que l’obscurité ne soit pas totale, symbolisant d’une certaine manière le pouvoir spirituel de la fiction. On ressort de ce film convaincu qu’en effet, elle permet de mieux vivre les drames de la vie. »
Stéphane Gobbo, Shakespeare pour conjurer la mort, Le Temps

« Avec pudeur et décence, et lorsque les larmes jaillissent, elles semblent curatrices plutôt que destructrices, du drame semble naître l’apaisement, la douloureuse mais bienveillante sensation qu’il n’y aura pas de guérison, que la douleur ne pourra cesser, mais par l’amour et la cohabitation, s’apaiser avec le temps. Ghostlight est bien dans ce judicieux équilibre, entre le poids de l’insoutenable et sa dédramatisation, la lourdeur et l’apesanteur. »
Pierig Leray, le Bonbon nuit