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LA RIVIÈRE

un film de Dominique Marchais
France - 2023 - 104'
date de sortie: 27.03.2024

Prix Jean-Vigo 2023 - Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.

Orbe

29.11.24 - 19:30, Cinéma Urba
Avec l'Association L'Orbe vivante - Action pour la revitalisation de l'Orbe https://lorbe-vivante.ch 🌿

« Dans La Rivière, Dominique Marchais remonte le cours des gaves des Pyrénées, menacées par l’agriculture intensive et les barrages qui ont bouleversé le cycle de l’eau et la biodiversité. Le sort de la rivière, «suspendue entre mémoire d’un passé fastueux et peur d’un avenir desséché», illustre les mul­tiples impacts de l’activité humaine sur la nature. Lauréat du Prix Jean Vigo, le cinéaste français livre là une œuvre passionnante où la beauté des images rivalise avec la complexité du propos. » — Mathieu Loewer, Suivre « La Rivière », Le Courrier

« Un film de rencontres qui, d’une petite prise de parole à une autre, construit une grande histoire universelle, celle des signes tangibles, mais que trop souvent on ne veut pas voir, que l’ère de l’anthropocène avance, inexorablement. Dominique Marchais ne milite pas, il montre. Son film est beau et inspirant. » — Stéphane Gobbo, Le Temps

« On les appelle les gaves. Terme d’ailleurs cité dans l’Encyclopédie de Diderot qui désigne des rivières puissantes entre les Pyrénées et l’Atlantique. Ces cours d’eau naturels souffrent pourtant beaucoup. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité qui s’y trouve. Mais autour et au long de ces rivières, gravite tout un monde plein d’amour à l’égard de ces gaves. Ce sont ces gens que Dominique Marchais filme et auxquels il donne la parole. Obsédé par l’élément aquatique, mais surtout par les paysages ruraux contemporains, qu’on retrouve presque dans tous ses films, le documentariste et ex-critique de cinéma signe un témoignage calme et désenchanté, dans lequel il s’agit de voir le monde à travers le regard des personnes qu’il interroge. Le film ne dénonce pas avec véhémence, il ne force pas à adopter telle ou telle position, mais avance, avec une force toute tranquille, dans les prémices d’une catastrophe en train de se réaliser sous nos yeux. Il faut prendre le temps d’observer et d’écouter. «La rivière» nous parle.. » — Pascal Gavillet, Tribune de Genève

« Jamais, sans doute, Dominique Marchais n’a-t-il capté autant de beauté que dans son quatrième long-métrage, La Rivière, filmé dans les gaves du Béarn, ces cours d’eau torrentiels sertis dans une nature idyllique. Un miroitement crée des effets stroboscopiques sur l’écran… Peut-être s’agit-il d’adoucir la douleur, alors que la lente dégradation des paysages, déjà pointée dans les précédentes œuvres (Le Temps des grâces, La Ligne de partage des eaux…), se poursuit irrémédiablement. Dans sa mélancolie cinéphile, le réalisateur sublime la splendeur tout en montrant le désastre en cours : pollution des eaux, raréfaction des poissons… Dans La Rivière, il n’y a guère de promeneurs, seulement des êtres qui agissent, sans se faire d’illusion sur l’importance que le « politique » accordera aux travaux des universitaires. Souffrance de la disparition, des insectes qui ne forment plus de nuées autour des pêcheurs, des oiseaux qui ne chantent plus. Dominique Marchais part à la recherche de l’invisible, filme les gestes d’experts prélevant des indices sous la surface (de l’eau, des sols), et c’est dans l’infrapaysage qu’opère cette œuvre en eau douce et radicale. » — A ne pas manquer, Le Monde

« Un documentaire fort qui se fait la voix d’un écosystème en péril. » — Maxime Maynard, Cineman ★★★★☆

« Film radicalement écologique, il arpente les cours d’eau du Béarn en compagnie de ceux qui, chacun à leur façon, observent et protègent une nature bouleversée par l’activité humaine. Dominique Marchais (après le Temps des grâces, la Ligne de partage des eaux et Nul homme n’est une île) invente des façons de regarder son insaisissable sujet, par l’intermédiaire du regard de ceux qui, à leurs façons précises, l’observent et s’en occupent. Elles correspondent aux formes potentielles, successives, d’un cinéma radicalement écologique : le ramassage, le tri, l’inventaire, la promenade commentée, le prélèvement raisonné, la pêche, la dissection et sa microscopie (une poétique de «l’otholite», cette biographie miniature dans l’oreille interne des saumons), la récolte (une érotique de la cueillette du maïs Grand Roux), la randonnée, le gravissement. A chaque fois, forme de toutes les formes, la libre conversation, l’entretien, une écologie de la parole. Enfin, l’ultime dispositif, celui du naturaliste (Pierre-Yves Gourvil) qui, pour répertorier les insectes en présence, tend dans l’obscurité une grande toile blanche laissant passer la lumière d’une lampe, pour attirer les papillons dans le visible, les faire se montrer sans les blesser. Dans toutes les images de lui-même que le cinéma a produites ou rencontrées, on a rarement fait plus simple et plus beau. Il fallait pour cela qu’il aille avec ses bottes traîner au bord du gave la nuit. » — Luc Chessel, Libération

« Pour voir la rivière aujourd’hui, il faut filmer plus large que la rivière, il faut filmer le bassin-versant, le cycle de l’eau. Il faut la faire exister dans ses extensions souterraines et aériennes, les nappes et les nuages, mais aussi la chercher jusque dans le champ de maïs, la frayère à saumons, les retenues qui la bloquent. Il faut la filmer suspendue entre mémoire d’un passé fastueux et peur d’un avenir desséché. Filmer les gaves, c’est filmer notre monde dans son intrication de beauté et de désastre. » Prix Jean-Vigo 2023

« Un documentaire écolo parmi d’autres, comme on peut en voir ces jours au Festival du Film Vert, et dont l’intérêt tient avant tout à leurs sujets? Non, car Dominique Marchais évolue à un autre niveau. Cinéaste du paysage et du territoire, le réalisateur de Nul homme n’est une île (2017) travaille une forme cinématographique qui rompt avec les règles du genre et prend son temps. La Rivière honore une des plus nobles missions du septième art: donner à voir et à comprendre. » — Mathieu Loewer, Ecologie au fil de l’eau, Le Courrier