Sister distribution
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MANGA D'TERRA

un film de Basil Da Cunha
Suisse, Portugal - 2023 - 96'
SUISA 1019.239
date de sortie: 26.06.2024

Rosa, 20 ans, quitte le Cap-Vert après le décès de son mari pour s’établir à Reboleira, quartier pauvre de Lisbonne. Elle travaille pour Nunha, 45 ans, une matrone du quartier qui tient un petit boui-boui où les habitants passent leurs journées. Prise en tenaille entre le harcèlement des caïds et les violences policières quotidiennes, Rosa sait qu’elle doit garder son sang-froid car elle a une mission : envoyer de l’argent à ses deux enfants. Pour se consoler, le soir, elle chante son malheur.

Au fil des jours, sa relation avec Nunha se détériore et Rosa se retrouve à la rue. Elle essaie de trouver du réconfort auprès des femmes de la communauté. Mais à chaque rencontre, son lot de déboires.

Rosa va sillonner le quartier à la recherche de son salut avec la musique pour exutoire. Une musique qui permet de raconter ce que les images ne peuvent pas forcément dire.

« L’œil et le cœur grand ouvert à la beauté singulière de ces anonymes, il s’agit de capter l’effervescent, le subtil, de sonder les regards et d'arcbouter ces visages au récit national du Portugal. Défiant la rumeur et les qu'en-dira-t-on, Rosa est pourtant venue travailler. Incarnée par l’époustouflante Eliana Rosa, Rosa - son personnage - entend recommencer sa vie et tourner la page depuis le décès de son mari. La voilà dans l’antre de ce quartier où la police ne pénètre qu’arme au poing. Et la caméra de Basil da Cunha de leur répondre avec une véhémence poétique. Généreux, volubile, onirique et tendre, Manga D’Terra pénètre la psyché de sa protagoniste avec une maestria éblouissante.  Contre vents et tarés, l’aura lumineuse d’Eliana Rosa sera mise à rude épreuve. Rappelant le merveilleux Félicité d’Alain Gomis, Basil da Cunha dévoile un geste de cinéma techniquement envoutant ; un musical cap-verdien à l’orée du réalisme magique, embaumé de néons primaires et de mélodies qui supplantent les affres du temps présent. C'est une œuvre en marge, sinon unique, à l’image de son cinéaste. Anthropologique, lyrique, Manga D’Terra flottera et pour longtemps. » 5/5★ — Theo Metais, Cineman

« Basil Da Cunha ne cherche pas à offrir une vision idéalisée ou réconfortante. Au lieu de cela, il donne de la visibilité aux innombrables femmes «ordinaires» de ce quartier, mettant en lumière leur détermination, leur résilience et leur passion pour la musique. » — Olivier Wyser, La Liberté

« Un quasi-musical low-budget tourné en direct dans les rues de Reboleira, possible seulement par la façon dont le cinéaste, résident de cette banlieue depuis près de deux décennies, s’est intégré dans la communauté et a créé la confiance avec les gens. Il n’a jamais cessé de l’assumer : il voulait filmer pour la postérité l’histoire oubliée de la diaspora africaine qui a fait de ce quasi-ghetto sa maison. Mais Manga d’Terra est son premier film dans lequel cette histoire est racontée au féminin - le cinéaste admet qu’il était temps, mais que ce n’est qu’avec le temps et l’âge qu’il a pu le faire. » — Público

« Le long-métrage constitué d’images magnifiques et de quelques plans-séquences époustouflants envoûte par son univers unique. » — Marine Guillain, 24 heures

« L’énergie que Rosa déploie, positive, décomplexée, roborative, généreuse et communicative, est celle du film, qui charrie la bonne humeur, la musique et la joie d’un seul tenant, comme s’il s’agissait là du seul rempart contre toutes les morosités ambiantes. » — Pascal Gavillet, 24 heures

« De Cunha incorpore dans le film une fusion de funk, de zouk rock et de jazz qui joue sur les airs prosaïques du Cap-Vert; il agit comme une attache mais aussi une dose de libération pour Rosinha, un hommage à toutes les facettes de sa féminité. Les musiciens Henrique Silva et Luis Firmino ajoutent leurs talents au projet, complétant la partition en temps réel. Quand elle chante, nous ne savons pas si elle rêve ou non. Mais nous savons que c’est la réponse à quelque chose que le film ne peut pas montrer, quelque chose dans l’âme de ce personnage. La seule façon de décrire cela était d’utiliser la musique pour mélanger la réalité et le rêve a déclaré Da Cunha. » Variety

« Les séquences nocturnes sont magnifiquement photographiées et les moments musicaux sont totalement envoûtants – on dirait lors qu’elle chante que Rosa est malgré son jeune âge habitée par plusieurs générations de femmes qui ont comme elle souffert. [...] L’héroïne est magnifiquement incarnée par Eliana Rosa, une artiste au talent brut qui émeut aux larmes dès qu’elle chante. » — Stéphane Gobbo, Le Temps

« Avec ce troisième volet, le cinéaste vaudois – de mère valaisanne et de père portugais – rend un vibrant hommage aux femmes du quartier de Reboleira à travers un film musical (attention ! Ce n’est pas une comédie musicale !) qui jouit d’une bande-son entraînante et variée, entre funk, jazz mêlés aux sonorités des musiques traditionnelles de l’archipel, comme la morna, la coladeira, le funana, que Cesária Évora avait fait connaître au monde. » — Firouz Pillet, j:mag

Avec Eliana Rosa, Nunha Gomes, Evandro Pereira, Nuno Baessa, Lucinda Brito, Vera Semedo, Isabel Lopes, João Filipe, José Brasão, Gä

Scénario Basil Da Cunha Image Patrick Tresch Son Ricardo Leal, Francisco Veloso Montage Basil Da Cunha Production Akka Films, RTS

Extrait du portrait consacré à Basil Da Cunha par Cécile Lecoultre - 24 heures :

« Cet amour du peuple d’anonymes dont les médias ou les arts ne parlent pas lui vient de son adolescence. "À Reboleira, j’ai retrouvé ces belles gueules de cinéma à la De Niro ou Pesci qui me fascinaient gamin, quand je passais tous mes weekends dans les centres portugais de Lausanne ou Genève. Avec leurs conversations en parallèle, qui sortent de l’arc dramatique, entre des mecs qui expliquent comment couper l’ail tout en parlant tellement d’autre chose. C’est du Beckett ! Absurde comme dans les films de Jim Jarmusch". Un large sourire scelle son destin. "Moi, je veux faire participer les invisibles du Portugal au récit national, les réintégrer par le cinéma." »