« L’œil et le cœur grand ouvert à la beauté singulière de ces anonymes, il s’agit de capter l’effervescent, le subtil, de sonder les regards et d'arcbouter ces visages au récit national du Portugal.
Défiant la rumeur et les qu'en-dira-t-on, Rosa est pourtant venue travailler. Incarnée par l’époustouflante Eliana Rosa, Rosa - son personnage - entend recommencer sa vie et tourner la page depuis le décès de son mari. La voilà dans l’antre de ce quartier où la police ne pénètre qu’arme au poing. Et la caméra de Basil da Cunha de leur répondre avec une véhémence poétique. Généreux, volubile, onirique et tendre, Manga D’Terra pénètre la psyché de sa protagoniste avec une maestria éblouissante.
Contre vents et tarés, l’aura lumineuse d’Eliana Rosa sera mise à rude épreuve. Rappelant le merveilleux Félicité d’Alain Gomis, Basil da Cunha dévoile un geste de cinéma techniquement envoutant ; un musical cap-verdien à l’orée du réalisme magique, embaumé de néons primaires et de mélodies qui supplantent les affres du temps présent. C'est une œuvre en marge, sinon unique, à l’image de son cinéaste. Anthropologique, lyrique, Manga D’Terra flottera et pour longtemps. » 5/5★
— Theo Metais, Cineman
« Basil Da Cunha ne cherche pas à offrir une vision idéalisée ou réconfortante. Au lieu de cela, il donne de la visibilité aux innombrables femmes «ordinaires» de ce quartier, mettant en lumière leur détermination, leur résilience et leur passion pour la musique. »
— Olivier Wyser, — La Liberté
« Un quasi-musical low-budget tourné en direct dans les rues de Reboleira, possible seulement par la façon dont le cinéaste, résident de cette banlieue depuis près de deux décennies, s’est intégré dans la communauté et a créé la confiance avec les gens. Il n’a jamais cessé de l’assumer : il voulait filmer pour la postérité l’histoire oubliée de la diaspora africaine qui a fait de ce quasi-ghetto sa maison. Mais Manga d’Terra est son premier film dans lequel cette histoire est racontée au féminin - le cinéaste admet qu’il était temps, mais que ce n’est qu’avec le temps et l’âge qu’il a pu le faire. »
— Público
« Le long-métrage constitué d’images magnifiques et de quelques plans-séquences époustouflants envoûte par son univers unique. »
— Marine Guillain, 24 heures
« L’énergie que Rosa déploie, positive, décomplexée, roborative, généreuse et communicative, est celle du film, qui charrie la bonne humeur, la musique et la joie d’un seul tenant, comme s’il s’agissait là du seul rempart contre toutes les morosités ambiantes. »
— Pascal Gavillet, 24 heures
« De Cunha incorpore dans le film une fusion de funk, de zouk rock et de jazz qui joue sur les airs prosaïques du Cap-Vert; il agit comme une attache mais aussi une dose de libération pour Rosinha, un hommage à toutes les facettes de sa féminité. Les musiciens Henrique Silva et Luis Firmino ajoutent leurs talents au projet, complétant la partition en temps réel. Quand elle chante, nous ne savons pas si elle rêve ou non. Mais nous savons que c’est la réponse à quelque chose que le film ne peut pas montrer, quelque chose dans l’âme de ce personnage. La seule façon de décrire cela était d’utiliser la musique pour mélanger la réalité et le rêve a déclaré Da Cunha. »
— Variety
« Les séquences nocturnes sont magnifiquement photographiées et les moments musicaux sont totalement envoûtants – on dirait lors qu’elle chante que Rosa est malgré son jeune âge habitée par plusieurs générations de femmes qui ont comme elle souffert. [...] L’héroïne est magnifiquement incarnée par Eliana Rosa, une artiste au talent brut qui émeut aux larmes dès qu’elle chante. »
— Stéphane Gobbo, Le Temps
« Avec ce troisième volet, le cinéaste vaudois – de mère valaisanne et de père portugais – rend un vibrant hommage aux femmes du quartier de Reboleira à travers un film musical (attention ! Ce n’est pas une comédie musicale !) qui jouit d’une bande-son entraînante et variée, entre funk, jazz mêlés aux sonorités des musiques traditionnelles de l’archipel, comme la morna, la coladeira, le funana, que Cesária Évora avait fait connaître au monde. »
— Firouz Pillet, j:mag