Portrait de Nicolas Wadimoff, par Stéphane Gobbo - Le Temps :
« Je m'engage pour mes sujets, pour les histoires que je raconte, pour les gens que je filme. »
En 2013, une statue d’Apollon datant de l’Antiquité est trouvée au large de Gaza avant de disparaître dans d’étranges conditions. Œuvre de faussaires ou bénédiction des dieux pour un peuple palestinien en mal d’espoir ? Bientôt, la rumeur s’emballe alors qu’en coulisse différents acteurs locaux et internationaux s’agitent, mus par un souci de préservation ou par une logique purement mercantile. Tourné à Gaza et à Jérusalem, L’Apollon de Gaza se déploie comme un film-enquête axé sur ce trésor national qui fait rêver. Passionnante réflexion sur le temps et la fragilité des civilisations, mais aussi méditation poétique et philosophique, le film nous immerge dans la réalité méconnue d’un territoire qui paie encore le prix du conflit israélo-palestinien, mais où la vie, insoumise, subsiste envers et contre tout. Apportant un peu de lumière et de beauté dans le ciel de Gaza, la statue pourrait redonner une part de dignité à tout un peuple, tout en réveillant par son histoire exaltante une fierté nationale trop souvent bafouée.
« Il y a dans cette histoire rocambolesque tout le romanesque du film de genre, façon Les aventuriers de l’Arche Perdue, qui lui confère une dimension cinématographique hors-norme pour un documentaire. L’enquête en résultant est passionnante, haletante, tendue, et Wadimoff sait tout l’art d’en agencer les péripéties. Plus essentiel encore, elle recèle aussi une parabole formidable d’acuité sur la question israélo-palestinienne et fait un sort à l’opinion commune que Gaza n’a pas d’histoire, sinon celle de son empêchement. » — Vincent Adatte et Raphaël Chevalley - Le Nouvelliste
« À travers L'Apollon de Gaza, c'est aussi le présent de Gaza qui s'offre au spectateur, grâce aux images saisies sur le vif, de la ville, de son délassement, de ses habitants… D'autres plans, plus travaillés, dévoile la beauté du lieu, de la mer, de ses voiliers ou des monuments historiques. La statue ne sera jamais filmée directement, mais seulement par la médiation de photographies numériques, de discours à son propos ou par une voix fantasmée du Dieu de la beauté. Créant un discours mythologique, où le vrai se distingue difficilement du faux, Nicolas Wadimoff semble dès lors saisir cet événement comme l'occasion d’inventer une nouvelle histoire. » — Sabrina Schwob et Jean Perret - Filmexplorer
En collaboration avec Béatrice Guelpa
Narration Bruno Todeschini Image Franck Rabel Son Carlos Ibanez Diaz Montage Christine Hoffet Production ONF et AKKA FILMS
Portrait de Nicolas Wadimoff, par Stéphane Gobbo - Le Temps :
« Je m'engage pour mes sujets, pour les histoires que je raconte, pour les gens que je filme. »